
Concerts
Philippe Jaroussky - Thibaut Garcia
24 août 2022
“Ma guitare, je te chante” : l’incipit de ce poème de Ronsard, publié en 1587, rapproche deux “instruments” fort éloignés en apparence : deux frêles cordes pincées et à la dimension harmonique et polyphonique de la guitare, répandent le souffle, la diction et l’aspect monodique de la voix humaine. Ainsi, sous les doigts agiles et fascinants de Thibaut Garcia et avec la voix enchanteresse de Philippe Jaroussky, que Les Saisons de la Voix s’honorent de recevoir en cette soirée exceptionnelle et exclusive, amour et joie seront assurément au rendez-vous.
Nathan Magrecki - Étudiant au Conservatoire national supérieur
de musique de Lyon
Musique Baroque en Avignon s’honore d’accueillir en co-réalisation avec Les Saisons de la Voix de Gordes et avec le soutien de la ville de Gordes, pour ce concert exceptionnel et exclusif, le contre-ténor Philippe
Jaroussky, ainsi reçu pour la quatrième fois par Musique Baroque, et le guitariste Thibaut Garcia, venu au moment même où il obtenait en 2019 une Victoire de la Musique en qualité de révélation soliste instrumental de l’année.
19:30
Ou
Le Concert Spirituel - Direction Hervé Niquet
16 oct. 2022
On ne présente plus Vivaldi, parfois dédaigné par ses contemporains mais auquel le temps a su rendre raison. Plus d'une quarantaine d'œuvres sacrées - contre plus de 600 concerts et d'opéras ! - qui ne furent redécouvertes que dans les années 1940 et dont sont jouées ici deux de ses œuvres majeures, le "Gloria" et le "Magnificat". Ce projet s'inscrit dans mon intérêt de toujours pour la musique à voix égales et renvoie à une pratique liturgique commune à toute l'Europe des XVIIème et XVIIIème siècles...
Hervé Niquet
15:00
Ou
Emiliano Gonzalez Toro - Ensemble I Gemelli
19 nov. 2022
Le ténor Emiliano Gonzalez Toro est très certainement l’un des plus grands champions du premier baroque italien : la beauté intrinsèque de la voix, sa technique absolument sans faille et, bien sûr, son amour des textes font de lui un interprète du Seicento que les plus grandes salles et les plus grands
ensembles spécialisés du monde s’arrachent littéralement. Il ressuscite ici la figure du ténor Francesco Rasi, le créateur mythique de l’Orfeo monteverdien, dans un répertoire qui était celui des salons aristocratiques de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe siècle, alternant mélodies célestes et pages puissamment déclamatoires. Une leçon de style et de beau chant. C’est avec l’Ensemble İ Gemilli qu’il a lui-même fondé en 2018 qu’il interprétera ce programme. I Gemilli est une formation spécialisée dans la musique vocale du XVIIe siècle et a pour vocation de défendre les pièces majeures de cette époque comme des partitions moins connues, voire inédites. I Gemilli, qui joue sur instruments anciens, se caractérise par sa direction musicale spécifique : les dynamiques partent du chant, le continuo et les musiciens étant considérés comme une expression du chant et de la rhétorique du texte.
17:00
Ou
Café Zimmermann
11 déc. 2022
Créé en 1999 et en résidence au Théâtre du Jeu de Paume d’Aix-en-Provence, Café Zimmermann se situe aux premiers rangs du concert baroque en France et en Europe. Tenant son nom du célèbre établissement tenu par Gottfried Zimmermann dans la Leipzig du XVIIIe siècle, l’ensemble s’attache à faire revivre l’émulation artistique portée par l’établissement.
Pour cela, il collabore notamment avec des artistes tels que Sophie Karthäuser, Emöke Barath, Giuliano Carmignola, Rupert Charlesworth, Lorenzo Coppola, Damien Guillon ou encore des chœurs comme Vox
Luminis et Accentus.
Café Zimmermann se produit dans les salles de concert et les festivals internationaux parmi les plus renommés, tout en promouvant la musique du XVIIIe siècle auprès d’un public élargi par des actions de sensibilisation inventives. Café Zimmermann se produit régulièrement lors de tournées internationales, aux Etats-Unis, au Japon, en Chine ou encore en Amérique du Sud. Ses enregistrements discographiques – surtout ceux de Jean Sébastien Bach – sont salués par la critique spécialisée et récompensés par plusieurs Diapasons d’Or et Chocs Classica.
Ce programme a pour principe celui de la « playlist » aujourd’hui usitée ou celui des fameux livres de musique dont les musiciens annotent les
pages et les pièces qui leur plaisent particulièrement. Sont ainsi présentées des œuvres intimes composées par Jean Sébastien Bach à la fin des années 1740. On y découvre les sonorités de la formation qu’avait choisie Bach pour sa sonate en trio de son Offrande Musicale (1747). S’y ajoutent différents airs qui, par leur côté seulement instrumental, permettent une autre qualité d’écoute et laissent davantage libre cours à l’imagination des auditeurs. Ce programme fait une excursion par Mozart qui annota et arrangea certains des airs du maître allemand jusqu’au choral final que Bach aimait tout particulièrement : une fugue à trois voix pour clavecin et flûte que son fils Carl Philipp Emanuel avait fait imprimer à la fin du testament musical de son père avec cette épitaphe « Devant ton trône, je vais comparaître.»
16:00
Ou
Amel Brahim - Djelloul - Jérôme Correas et Nicolas Crnjanski
5 févr. 2023
Amel Brahim-Djelloul se situe volontiers à la croisée des cultures et fascine tout autant qu’elle attire à elle des artistes de différents horizons. Après avoir obtenu ses diplômes au Conservatoire national supérieur
de musique de Paris et être passée par le « Jardin des Voix » de William Christie, elle est nommée aux Victoires de la Musique 2007 (révélation lyrique) et aborde ensuite nombre de rôles d’opéras et d’œuvres concertantes dans les plus grandes salles d’opéras et de concerts.
Elle est ici accompagnée – et dirigée – par Jérôme Correas, claveciniste, chanteur, chef d’orchestre, à la tête des Paladins qu’il crée en 2001 et avec lesquels il dirige de nombreux opéras de Monteverdi, Cavalli, Haendel, Lully ou encore Haydn.
A leurs côtés, un magnifique violoncelliste baroque, Nicolas Crnjanski,
spécialiste reconnu des musiques ancienne et baroque. C’est à Rome que Haendel compose en 1709 sa « Lucrezia ». Inspiré par Scarlatti, dont la cantate « La Lucrezia Romana » fut un modèle du genre, il redonne vie à un personnage historique et mythique à travers un véritable opéra miniature. Tout comme celle de Scarlatti, sa cantate est un tour de force pour l’interprète, qui porte par son chant un discours aussi intime qu’audacieux, aussi troublant que sincère.
Conscients de l’importance et la force du sujet, ces deux compositeurs écrivent une œuvre très personnelle, où alternent des récitatifs dans
lesquels les sentiments, les douleurs du personnage sont ressentis physiquement, et des airs expressionnistes, tour à tour virtuoses ou hallucinés. On y voit une Lucrèce chantant jusqu’à la limite de ses forces, et à la fin déjà ailleurs, comme happée par la mort.
A travers cette passionnante exploration musicale des sentiments humains, le mythe de Lucrèce traverse les siècles. Il arrive intact dans sa force et sa violence jusqu’à notre époque où il résonne particulièrement.
16:00
Ou
Ensemble La Néreide
14 mai 2023
L’avignonnaise Julie Roset, après de premières études au Conservatoire d’Avignon, obtient son Bachelor à la Haute Ecole de Musique de Genève en musique ancienne et entre à la Juilliard School de New-York en septembre 2020.
Elle avait été auparavant l’une des plus jeunes lauréates au Concours
Jeunes Espoirs Raymond Duffaut d’Avignon et remporté trois prix au Concours Corneille. Avant d’intégrer l’Académie d’Aix-en-Provence, qu’elle aura retrouvée en juillet 2022 avec « L’Incoronazione di Poppea »
de Monteverdi avec la Cappella Mediterranea.
Pour son retour sur Avignon en qualité d’interprète, elle nous propose un programme « autour des Dames de Ferrare » qu’elle interprète avec cinq ami(e)s musicien(ne)s qu’elle a réuni(e)s sous l’égide du nouvel ensemble La Néréïde.
Julie, Ana et Camille se rencontrent lors de leurs études de chant à la Haute Ecole de Musique de Genève : toutes trois passionnées de musique ancienne et baroque, elles construisent ensemble plusieurs programmes à voix égales leur permettant d’allier leurs trois voix de soprano, assumant tour à tour les différentes tessitures en solo, duo ou trio. Elles abordent ainsi le répertoire des madrigaux écrits pour les « Tre Donne de Ferrare » qui ont impressionné tous les visiteurs de cette cour par la beauté de leurs voix, leur virtuosité et l’émotion qui les animaient. Le programme est essentiellement consacré aux œuvres que Luzzascho Luzzaschi, le compositeur de la cour d’Este, leur a écrites. Elles sont entourées ici d’une équipe de jeunes instrumentistes brillants : Yoann Moulin au clavecin et à l’orgue, Gabriel Rignol au théorbe et au luth, et Manon Papasergio à la viole de gambe et à la harpe.
15:00
Ou
Théotime Langlois de Swarte - William Christie
27 juin 2023
A la croisée des écoles italienne et française, Leclair et Senaillé furent en quelque sorte les Paganini du XVIIIe siècle français. Virtuoses autant que poétiques, toujours formidablement rythmées et dansantes,
leurs sonates trouvent sous les doigts de Théotime Langlois de Swarte et William Christie deux ardents défenseurs. Par-delà les générations, le grand maître de la musique baroque et le jeune prodige du violon
unissent leurs voix pour nous faire redécouvrir ces pages injustement méconnues. « Pour constituer ce programme, j’ai lu toutes les sonates pour violon écrites en France au début du XVIIIe siècle et conservées à la Bibliothèque Nationale de France – qui, pour la plupart, sont encore inédites. En découvrant la sixième sonate en sol mineur n°6 du premier livre de Senaillé, j’ai eu un véritable coup de foudre artistique. Cette musique avait un incroyable potentiel dramatique que j’ai immédiatement associé à William Christie, dont le sens théâtral m’a toujours fasciné. »
Théotime Langlois de Swarte
18:00
Ou
William Christie - Justin Taylor
28 juin 2023
Syn-phonie : sonner ensemble. Ce concert nous invite à une conversation polyphonique à deux clavecins entre les deux interprètes William Christie et Justin Taylor, tous deux passionnés par ce répertoire, défendant avec ardeur ces œuvres pleines d’inventivité et d’émotion.
Cette conversation prend ses racines dans la musique française, dont le raffinement de l’écriture pour clavecin n’a pas d’égal. Aux côtés de deux grands maîtres, François Couperin et Jean-Philippe Rameau, notre héros du soir est un certain Gaspard Le Roux. Sa vie si secrète et mystérieuse laisse même supposer à certains que Gaspard Le Roux ne serait qu’un pseudonyme utilisé par un autre compositeur… Marin Marais ? D’Anglebert fils ? Delalande ? quoiqu’il en soit, ses pièces sont d’une sensibilité et d’une profondeur remarquables, dignes des plus belles pages des maîtres de l’époque : il magnifie l’héritage de l’école de clavecin française du XVIIe siècle (Chambonnières, d’Anglebert…) dans un style original et poétique.
Dans la préface de son ouvrage publié en 1705, l’auteur incite les interprètes à s’emparer de ce répertoire à deux clavecins : « la plupart de ces pièces font leur effet à deux clavecins, l’un jouant le sujet, l’autre la
contrepartie ». Armand-Louis Couperin, cousin de François Couperin, nous fait pressentir les prémices du style classique naissant, dans un véritable feu d’artifice de cordes pincées !
La sonorité envoûtante et inimitable du timbre de deux clavecins nous convie à un voyage unique entre intimité et grandeur.
18:00