

Rencontre avec la mezzo-soprano Lucile Richardot
Lucile Richardot - mezzo-soprano
Musique Baroque en Avignon : Bonjour, Lucile Richardot et merci de nous accorder cette interview. Comment avez-vous découvert le monde de la musique ainsi que votre voix ?
Lucile Richardot : Ma famille pratiquait la musique de façon amateure et il y avait toujours de la musique à la maison ! J’ai donc commencé, pour le plaisir dès sept ans par de l’éveil musical puis la pratique du piano. Plus tard, je suis allée à un concert d’un chœur d’enfants d’Epinal (ma ville natale) qui recrutait tous les ans, j’ai donc auditionné et intégré et m’y suis sentie très bien (hors d’un système scolaire avec examens et concours) ! J’ai donc abandonné la formation instrumentale pour me consacrer entièrement au chant.
M.B.A. : Aux côtés du claveciniste Jean-Luc Ho, vous nous interpréterez un beau programme intitulé « Magiciennes Baroques » tournant autour des trois personnages, Médée, Armide et Circé. Comment cette idée de projet vous est-elle venue ?
L.R. : J’avais envie d’aborder des morceaux spécifiques, dont le fameux monologue d’Armide ainsi que la cantate Circé de Colin de Blamont (qui correspondent bien à ma tessiture) ! Puis il est généralement tradition de choisir un thème pour les concerts baroques, nous avons ainsi sélectionné ces trois « magiciennes » qui, certes, ont des points communs, mais s’éclairent mutuellement de leurs différences, que nous trouvions intéressant d’explorer. Et j’ai la chance de travailler avec le claveciniste Jean-Luc Ho, qui a immédiatement adhéré au projet, malgré le gros travail de réduction de la partition, mais qu’il fait merveilleusement bien !M.B.A. : Quel était le défi de transitionner entre elles ? Laquelle vous inspire le plus ?L.R. : Le défi serait de montrer ces personnages sous toutes leurs formes. En effet, nous voulons donner une évolution sentimentale par laquelle passent ces magiciennes : elles sont d’abord dans la découverte de l’amour et de la tendresse dont elles sont capables, puis viennent la colère et le dépit quand elles s’aperçoivent que cela n’est pas réciproque ou que cela ne marche pas, donc elles explosent ! La difficulté serait de contraster et de mettre en valeur ces intentions, vocalement et artistiquement.Question complexe, car elles m’inspirent toutes, mais je dirais Circé car c’est un personnage qui m’accompagne malgré moi puisque, entre temps, j’ai enregistré l’opéra Circé de Henry Desmarets avec le Boston Early Music Festival et je jouerai le rôle en entier prochainement avec la même distribution.
M.B.A. : Si vous n’aviez pas été dans la musique, qu’auriez-vous aimé faire ?
L.R. : Mon premier métier : journaliste, et plus particulièrement, dans la radio ! D’une manière générale, j’aime écouter la radio : une bonne journée ne commence pas sans radio pour ma part ! C’est le média de l’oreille et qui peut nous accompagner toute une journée sans nous détourner d’autre chose, contrairement à la télévision. Puis, j’aime me laisser bercer et surprendre, ce qui amène souvent l’inattendu et la curiosité !
M.B.A. : Quels sont vos projets artistiques à venir ?
L.R. : Je serai au Théâtre des Champs-Elysées pour Les Mamelles de Tirésias de Poulenc et Le Rossignol de Stravinsky du 10 au 19 mars prochain. Ensuite, je reviendrai le 23 mars dans la région, plus précisément à Marseille au Festival « Mars en Baroque » pour le même programme (petite note pour les retardataires !).
Propos recueillis par Marjorie Cabrol