Rencontre avec la mezzo-soprano Lucile Richardot

Musique Baroque à Avignon : Bonjour, Lucile Richardot, et merci de nous accorder cette interview. Comment avez-vous découvert le monde de la musique et votre voix ?
Lucile Richardot : Ma famille pratiquait la musique de manière amateur, et il y avait toujours de la musique à la maison ! J’ai commencé pour le plaisir à sept ans par l’éveil musical, puis la pratique du piano. Plus tard, après un concert d’un chœur d’enfants à Epinal, ma ville natale, j’ai auditionné et intégré le chœur, m’y sentant très bien en dehors du système scolaire basé sur les examens et les concours. J’ai donc abandonné la formation instrumentale pour me consacrer entièrement au chant.

M.B.A. : Ce dimanche 11 février, aux côtés du claveciniste Jean-Luc Ho, vous interpréterez un programme captivant, “Magiciennes Baroques”, centré sur trois personnages emblématiques : Médée, Armide et Circé. Comment est née l’idée de ce projet ?

L.R. : J’avais le désir d’aborder des morceaux spécifiques, dont le célèbre monologue d’Armide et la cantate Circé de Colin de Blamont (adaptés à ma tessiture). Nous choisissons souvent un thème pour les concerts baroques, donc nous avons sélectionné ces trois “magiciennes” qui, bien qu’ayant des points communs, se distinguent mutuellement par leurs différences. Cela nous semblait intéressant à explorer, et j’ai la chance de travailler avec Jean-Luc Ho, qui a immédiatement adhéré au projet malgré le travail considérable de réduction de partition, qu’il a accompli avec brio !

M.B.A. : Quel est le défi de faire la transition entre ces personnages ? Lequel vous inspire le plus ?

L.R. : Le défi est de présenter ces personnages dans toutes leurs nuances. Nous voulons exprimer une évolution sentimentale, passant de la découverte de l’amour et de la tendresse à la colère et au dépit lorsqu’elles réalisent que cela n’est pas réciproque ou ne fonctionne pas, entraînant leur explosion. La difficulté réside dans la mise en valeur des intentions, vocalement et artistiquement. Question complexe, car elles m’inspirent toutes, mais je dirais que Circé a une place particulière, m’accompagnant malgré moi, notamment après l’enregistrement de l’opéra Circé de Henry Desmarets avec le Boston Early Music Festival et une future interprétation complète avec la même distribution.

M.B.A. : Si vous n’aviez pas été dans la musique, qu’auriez-vous aimé faire ?

L.R. : Mon premier métier : journaliste, surtout en radio ! En général, j’aime écouter la radio ; une bonne journée pour moi commence toujours avec la radio. C’est le média de l’oreille qui peut nous accompagner toute la journée sans nous détourner d’autres activités, contrairement à la télévision. J’apprécie me laisser bercer et surprendre, souvent propices à l’inattendu et à la curiosité !

M.B.A. : Où pourrons-nous vous écouter prochainement ?

L.R. : Après Avignon, je serai à Namur avec l’ensemble “Les Surprises” pour un concert, toujours sur le thème des magiciennes, mais traité de manière parodique cette fois-ci. Ensuite, un récital au Wigmore Hall à Londres autour de Nadia Boulanger aux côtés de la pianiste Annie de Fornel. Retour au Théâtre des Champs-Élysées les 18 et 19 mars pour David et Jonathas de Charpentier avec l’ensemble “Correspondances” dirigé par Sébastien Daucé. Nous nous retrouverons le 23 mars à la Chapelle Royale de Versailles pour les Cantates de Bach, toujours avec Correspondances.

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